Porteur de Parole

Porteur de ParoleNous vous proposons une fiche résumé de l’action Porteur de Parole. C’est une intervention réalisable sur la place publique, popularisée par la SCOP le Pavé qui en propose des formations. La méthode permet d'(r)amener la parole politique dans la rue avec les habitants de votre quartier, et de pousser le dialogue entre militants et citoyens plus loin que dans les échanges habituels de nos « fondamentaux » comme la distribution de tracts. Pour consulter les archives relatives aux porteurs de parole du site, c’est ICI.

Nous citerons l’introduction de la SCOP le Pavé pour présenter le principe général :

Il faut tout d’abord réunir une équipe de volontaires pour se lancer dans cette aventure. Puis déterminer un sujet de discussion. Puis une phrase d’accroche (souvent une question) reproduite en très grand format et affichée dans un lieu de passage. Puis récolter des réponses en questionnant les gens qui s’arrêtent devant la phrase d’accroche ou les réponses déjà affichées. Ce dispositif est un stratagème pour permettre des rencontres mais n’induit pas l’intention qu’il y a à créer ces rencontres.

Pourquoi ?

  • animer un débat public et politique local ou national ou international avec les habitants d’un quartier
  • remettre le débat politique dans l’espace public, dans la rue
  • faire une enquête publique, recueillir des avis ou des demandes des citoyens ou d’un groupe particulier
  • on peut aussi préparer une mobilisation si l’on restreint les participants à un groupe précis de militants

Il est important de bien cerner ce qu’on souhaite en faire avant de le mettre en place. Il faut anticiper l’exploitation que d’autres en feront. Le public, les habitants, les médias, les opposants politiques. Et bien évidemment toujours penser aux matériel d’information ou d’inscription du Parti de Gauche ou du Front de Gauche.

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Comment ?

Le porteur de parole a la particularité de mettre les animateurs dans une situation de rencontre, de recueil de la parole, d’écoute, et pas de proposition. Il s’agit d’écouter et relancer la parole du citoyen pour l’amener à la parole politique personnelle de tout un chacun, sans tomber dans les phrases toutes faites. En insistant sur son sentiment et ses préoccupations personelles, le citoyen interviewé aboutira au bout d’un relativement long moment de discussion (15 minutes à 30 minutes en général) à dévoiler son avis personnel sur la question posée.

  • le point de vue original de tout un chacun est ce qu’on cherche à extraire.

Trouver un lieu

Le lieu est primordial :

  • il faut trouver un lieu qui permette une bonne exploitation de l’espace public en fonction des besoins du porteur de parole
  • il faut viser des flux réguliers de passants mais pas excessif (comme une sortie de métro), dans un endroit plutôt joli si possible
  • il faut penser à la pollution sonore du lieiu pour pouvoir discuter tranquillement
  • il faut penser à l’hétérogénéité sociale du lieu

Pour organiser l’espace, on peut faire une repérage préalable, prendre des photos pour faire un zonage au sec. Le principe est le suivant :

  • Diviser l’espace en 3 zones, mais sans de frontières physiques
  • La 1ère = la plus éloignée du centre de l’action, pour permettre au plus flippés d’approcher, de regarder le mur, où on doit pouvoir s’en aller librement
  • La 2nde = là où l’on discute, et où l’animateur prend des notes, devront y passer des gens qui ne ratent pas le dispositif, et sont disposés à être approchés
  • 3eme =  le plus proche du mur et de la table, relation directe avec les passants, et affichage du parti et du front de gauche. On y fabrique les réponses avec l’aide éventuel d’un scribe volontaire dans le groupe ou bien du participant lui-même s’il le souhaite. On peut y offrir boissons et gâteaux, fiches de contact, tracts.

Il est préférable de toujours prévoir un plan B pour le lieu, en cas de pluie ou de nuisance impromptu sur le site.

La question : C’est la clé de voute de tout le dispositif. Voici quelques points qui permettent de bien concevoir la question que l’ont va inscrire en très grand sur un support ou des affiches. Prévoir que la question doit pouvoir se lire de loin.

  • Il faut que les réponses soient polémiques, pas nécessairement les questions.
  • Éviter les question trop générales, elles amènent difficilement sur un de vue politique personnel.
  • Proscrire les questions dont les réponses sont attendues/connues à l’avance.
  • Une autre façon de chercher la bonne question : Etes-vous à l’aise, vous même, avec vos réponses ?
  • Si vous avez une réponse trop facile, trop courte, et qui revient souvent c’est que vous aurez des difficultés à approfondir la discussion.
  • Tester la question auparavant, on peut le faire entre nous en exercice/jeu de roles.
  • Les gens devraient rester dans la question et pas bifurquer
  • Les gens devraient apporter des réponses différentes, sinon c’est raté.
  • Eviter les questions moralisantes.
  • Il faut que les animateurs aient un intérêt certain pour la question.
  • Ex : « On dit souvent que ….qu’en pensez vous ? »

L’exemple donné dans le document de formation de la SCOP le Pavé est révélateur :

« Que faites-vous de votre temps libre » donne des réponses
beaucoup plus intéressantes que « que pensez-vous de votre quartier ? »
-Les gens parlent de leur situation
-Les gens parlent de leurs hobbies
-On leur parle de leur rôle dans le quartier, etc

L’approche du passant

  • Eviter d’approcher ainsi : « Vous n’aurez pas une ou deux minutes ?  »
  • Partir de l’autre : « vous avez l’air septique. Ca vous fait marrer ? »
  • Approcher quand quelqu’un regarde l’affichage de loin, y aller.
  • Ce qu’on cherche ce sont des perles, les réponses banales/directes sont toujours à creuser plus, sans les afficher si ça ne marche pas.
  • Expliquer à la personne que l’on va écrire sa réponse et l’afficher.
  • Faire relire, demander prénom et age.

Que faire pendant et après l’action ?

  • Filmer, prendre des photos, envoyer ça a l’agit prop, en parler autour de soi, c’est une action médiatique, elle reste sur le mur, il faut l’assumer et en être fier.
  • Ce n’est pas la peine de tout de suite afficher le PG, la question arrive de toute façon très souvent dans la discussion (« Qui êtes-vous ? »).
  • On signe le mur par un petit logo.
  • On laisse éventuellement sur le mur un contact émail pour donner la possibilité d’être recontacté. Adresse email spécialement pour le groupe de porteur de parole.
  • Attention aux fautes d’orthographes tout en retranscrivant l’oral.
  • Toujours prévoir un fiche de contact pour le comité local, quelques tracts, un agenda local militant, et garder contact nominatif pour les plus intéressés

En conclusion, l’intérêt de ce type d’action de terrain peut se résumer ainsi : comme les gens sont écoutés, ça leur permet ensuite d’écouter les gens plus facilement.


 

Les précédents topo citoyens publiés sur le site :