Atelier de Lecture
Les ateliers de lecture sont nés pendant la campagne du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen en 2004/2005. Giscard, qui présidait la Convention chargée de l’écrire, venait de tenter de dissuader les citoyen-ne-s de lire ce texte « trop compliqué pour eux » : il allait falloir faire confiance aux partis « responsables », aux grands médias et à leurs experts. Il est vrai que la longueur et l’opacité du projet de Constitution avaient de quoi décourager. Mais nombre de nos concitoyen-ne-s ont refusé de le suivre. Certains se sont même regroupés pour lire et comprendre le texte à plusieurs : les ateliers de lecture étaient nés. Cette implication populaire et civique allait obliger le débat à se mener le texte à la main, et conduire à au rejet du projet libéral de Constitution par référendum.
Les militant-e-s du Parti de Gauche continuent aujourd’hui ce travail de réappropriation citoyenne en organisant des ateliers de lecture sur les textes de loi votés en notre nom, sur des rapports officiels, le contrat de délégation de service public contesté ou sur les programmes soumis aux électeurs-trices. Il s’agit de sélectionner les passages les plus importants du texte, de les comprendre et d’en débattre afin de se forger une opinion personnelle argumentée.
Pour réussir un atelier de lecture :
- Un camarade se charge de se documenter auparavant, lire et préparer le document (choisir les passages, le découper en parties à lire…), se tenir bien au courant de tous les arguments utilisés dans la presse, ou dans l’histoire autour de la question.
- L’atelier de lecture peut être proposé en formation interne, entre militant-e-s, à la demande d’une association, ou bien dans un café, ouvert à qui veut (mettre des affichettes partout dans le quartier une semaine avant, et faire jouer le bouche à oreille)
- Chacun à son tour les membre du groupe peuvent lisent une partie du texte tel que préparé par l’animateur-trice, chaque partie est discutée, l’animateur-trice apporte les éléments d’information, permet de faire les liens afin d’améliorer la compréhension des enjeux, et ne pas rester à une compréhension technique du texte
Arpentage
Les cercles d’études ouvriers du XIXème siècle se servaient de l’arpentage pour diffuser et comprendre les écrits au plus grand nombre aux militant-e-s. Le sociologue Dumazedier et l’historien Benigno Caceres, militants et figures de l’éducation populaire, réhabiliteront cette pratique lors de leur maquis dans le Vercors.
Il s’agit simplement de déchirer (ou photocopier) le livre en parties égales, pour que chaque membre d’un groupe en ait une partie. Chacun lit sa partie puis restitue ce qu’il a compris au groupe en définissant le timing. Si le texte est court, cela peut se faire en 2h lors d’une réunion, si le texte est plus long, les arpenteurs peuvent décider que la restitution se fera à la prochaine réunion.
Lors de la restitution il faut donner des consignes aux lecteurs :
- Décrire une ou 2 idées fortes du passage lu (pas obligé de tout restituer
- Expliquer ses désaccords ou incompréhensions
- Citer les mots incompris, ou les noms inconnus auxquels il est fait référence
- Décrire ce qui fait écho, entre en résonance avec sa pratique
L’arpentage est un moment de partage qui sous sa simplicité permet des moments de fraternité très forts, en plus d’ouvrir à la connaissance et au débat argumenté.
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